Billet sur l’antisémitisme.

User du mot « antisémite » renvoie à « sémite » qui, dans le discours médiatique, est synonyme de « juif ». Georges Corm rappelle dans Histoire du Moyen Orient que la dichotomie Aryen/sémite, n’a aucun sens du fait que les anciens Hébreux sont peut-être des nomades venus d’Asie dite aryenne ou indo-européenne, de même que les Philistins, arrivés de la mer, lointains ancêtres des Palestiniens.
Les langues « sémites » parlées dans le bassin de l’Euphrate et la côte méditerranéenne ne sont pas les marqueurs d’un groupe ethnique. Employer le mot sémite, c’est renvoyer implicitement à une instance spatiale ou temporelle, une ontologie, une origine à laquelle se réfèrent ceux qu’on accuse justement de vouloir essentialiser un phénomène spirituel.
Un encouragement en quelque sorte à maintenir un lien ethnique (mot qui fait florès depuis l’abandon de celui de « race »), entre les juifs du monde actuel et les douze tribus d’Israël, malgré les siècles, les assimilations, les conversions et les mariages mixtes…

Ph. C.

Retour à l’accueil

Cet article a été publié dans Analyses et Points de vue. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire